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Alice avait tout juste sept ans, lorsque sa mère lui offrit ce médaillon.
Aujourd’hui, elle en avait vingt-sept et possédait toujours ce précieux bijou qu’elle gardait en permanence autour du cou.
Sa mère étant décédée il y a quelques années de cela, cet objet restait pour elle, le symbole du dernier lien qui les unissait.
Ce n’était pas vraiment un bijou d’une grande valeur. Disons qu’elle n’en aurait pas tiré grand-chose si elle avait décidé de le revendre. C’était une petite médaille en argent classique avec un petit cœur gravé dessus.
Mais il avait surtout, pour la jeune fille, une grande valeur sentimentale et Alice ne pouvait se résoudre à s’en séparer.
C’est pourquoi, le jour où elle se réveilla en s’apercevant que son bijou avait disparu, ce fut pour elle quelque chose d’impossible et de très grave qui la perturba plus que tout.
Elle posa alors, même une journée de congé à son travail, afin de consacrer son temps à sa recherche.
À la fin de la journée, son appartement était un vrai chantier ! Tout était sens dessus dessous.
Et tout ce qu’elle y avait gagné, c’était des heures de rangement en perspective…
Cependant, malgré tout ce bazar, elle ne trouva pas le moindre médaillon perdu.
Dépitée et désespérée, à la fin de la journée, elle se coucha avec l’impression d’être à nu et qu’il lui manquait vraiment quelque chose.
De plus, malheureusement, elle ignorait totalement comment elle avait pu perdre son bijou, puisqu’elle ne le quittait jamais.
Elle ne pouvait donc s’empêcher de se poser des questions et de trouver cela étrange.
Sa nuit fut des plus agitée ! Elle fit plein de rêves dans lesquels elle revoyait sa mère lui offrir ce médaillon.
Ce jour-là, sans raison apparente, après être venue la chercher à l’école, sa mère l’avait emmenée prendre son goûter au parc. Elle avait alors sorti de son sac à main, un petit écrin de velours bleu, qu’elle avait demandé à Alice d’ouvrir.
La fillette s’était exécutée et s’était tout de suite extasiée de joie devant la découverte du bijou.
Sa mère le lui avait ensuite attaché autour du cou et, depuis ce jour, il ne l’avait que très rarement quittée. Jusqu’à cette étrange disparition.
À présent, Alice sentait un profond manque en elle. Cet objet faisait tellement partie intégrante d’elle !
Les jours qui suivirent, elle posa à nouveau des congés. Plus elle passait du temps sans son médaillon, plus elle avait l’impression de se sentir mal et faible. Comme totalement vide de toute son énergie !
Inquiet pour elle, après quatre jours d’absence et sans vraiment donner de nouvelles à quiconque, Fred, son petit ami et collègue décida de lui rendre visite.
Il sonna plusieurs fois à la porte mais personne ne donna suite.
Finalement, il comprit que la porte était ouverte et il entra doucement.
C’est avec stupeur qu’il découvrit le désordre à l’intérieur de l’appartement d’Alice.
Cela ne lui ressemblait pas ! Elle qui était d’habitude, toujours si ordonnée.
Il trouva la jeune femme endormie sur son lit.
Il décida de la laisser dormir et d’en profiter pour faire un peu de ménage.
Lorsqu’Alice se réveilla enfin et qu’elle vit que Fred était là, elle se jeta dans ses bras et se mit à lui raconter presqu’en pleurant, la perte de son médaillon et comment elle se sentait depuis.
L’homme la regarda l’air amusé, et avec un petit sourire en coin, il sortit de la poche de son pantalon, le fameux bijou. Avant de le remettre à Alice, il dit : « Je sais combien ce collier a de l’importance pour toi. J’ai réussi à te le piquer la dernière fois que tu as dormi chez moi. Je suis désolé ».
Puis il lui rendit le bijou. Elle l’examina et remarqua qu’un deuxième cœur était à présent gravé sur la médaille. Elle regarda son petit ami, sans vraiment comprendre et il reprit : « Je savais que pour toi, ça serait mieux qu’une bague ».
Alice comprit alors que cette nouvelle gravure représentait le symbole de son petit ami qui lui offrait son cœur, tout comme sa mère l’avait fait en lui offrant ce bijou il y a des années de cela.
Et si elle ressentait un tel mal-être lorsqu’elle ne le portait pas, c’était simplement parce que s’en séparer la délestait de tout cet amour et qu’elle en venait à se sentir très seule.
Elle trouva le cadeau de Fred très original et touchant. Il l’aida à raccrocher le bijou autour de son cou. Elle se sentit tout de suite mieux.
Quelques mois plus tard, Alice et Fred se marièrent dans le parc où des années auparavant, sa mère lui avait offert le fameux collier.
C’était un beau jour et la jeune femme avait l’impression, que même si elle était absente, sa mère était toujours auprès d’elle.
Lorsque plus tard, elle vit les photos de ce grand jour, elle s’aperçut que ce qui ressortait le plus sur les clichés, ce n’était ni elle, ni son mari mais le médaillon d’argent autour de son cou.
Parfois un petit cadeau sans grande valeur de départ, peut devenir au fil d’une vie, l’objet le plus précieux qu’il soit pour la personne qui le reçoit.